Merci à tous pour les petits messages, voilà enfin le compte rendu de la course du Mans.
Premier round hors UK pour moi, nous sommes invités (ou plutôt tolérés) par les Français du SportProtosCup, et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ambiance est très différente !
Comme dmax l’a déjà très bien décrit en comparant le Goodwood Revival au Mans Classic, on a l'impression que beaucoup de concurrents sont ne sont pas vraiment des ‘petrolheads’ qui vivent leur passion, mais plutôt des gens qui ont beaucoup de moyens et qui ont envie (besoin ?) de le montrer… Le niveau général de pilotage ne s’en trouve pas relevé, avec mention spéciale pour un gars qui, sur 30mins d’essais, s’est vu effacer une dizaine de temps pour non-respect des limites de la piste.
Mais bon, madame, les enfants, mon frère et sa petite famille sont de la partie cette fois-ci, le temps est magnifique et le planning loin d'être chargé. Que demander de plus ?
Les qualifs du vendredi se passent moyennement : une fois sur deux les papillons du carbu ne se referment pas au freinage en bout de ligne droite !
C'est... surprenant la première fois, et on est content de n’avoir que 130ch dans ces cas-là! Du coup je ne me lance pas dans des freinages de trappeur, mais vers la fin de la séance ça finit quand même par m’envoyer dans un bac à gravier. Comme les gaz sont ouverts en grand je ‘surfe’ dessus,
mais bon je décide d’en rester là.
Le problème vient ‘simplement’ de la nouvelle tringlerie que j’ai installée pour essayer de supprimer le trou que j’ai à l’accélération : en testant à la main dans le garage pas de problème, mais une fois que c’est mon pied qui commande, ça accroche ! Une petite rondelle et on n’en parle plus.
Au niveau chronos je me retrouve vers le milieu de grille, les Anglais en Pinto sont devant moi, mais la plupart des Français en Pinto sont derrière…
La 1ère course se déroule le samedi, départ lancé donc j’espère ne pas avoir de soucis cette fois. Espoirs vite déçus, puisque dès que j’enfonce l’accélérateur au ‘vert’ le moteur se met à ratatouiller…
Il semble tourner sur trois cylindres, du coup – comme d’habitude maintenant – je vois tous les gars de derrière me passer en trombe. Le problème persiste pendant presque deux tours, et à un moment j’essaie d’arrêter de donner des coups de gaz au rétrogradage pour voir ce que ca fait. Miracle ! Après quelques centaines de mètres je retrouve mes quatre cylindres ! La remontée peut commencer…
Je redépasse le peloton des Français sans trop de problèmes, et après quelques tours je me retrouve derrière les deux premières Pinto anglaises. La première est déjà bien loin, mais je remonte rapidement sur la deuxième (une magnifique Lola en vert anglais !
). Une fois dans ses échappements, j’essaie de trouver l’ouverture. Il couvre bien les cordes en entrée de virage, et je tente donc l’extérieur dans un long 180deg gauche. Je me hisse à sa hauteur, mais au moment où je remets les gaz en sortie l’arrière décroche. Le contrebraquage me fait perdre beaucoup de vitesse et ma tentative échoue. Qu'à cela ne tienne, je me prépare à recommencer le tour suivant.
C’était sans compter sur… le drapeau à damier ! Le temps passe vite quand on s’amuse, et je ne me rendais pas compte qu’on était déjà à la fin. Je termine donc 3ème Pinto et, comme il y a deux Duratec devant, 5ème en SRCC. Il n’y a qu’un podium commun pour les Anglais, ce sera donc pour les 2 Duratec et le 1er Pinto. Pour moi c'est retour direct aux les paddocks.
La deuxième course à lieu dimanche en fin d’après-midi, il fait très chaud et la piste a eu toute la journée pour chauffer… On a chipoté au carbu et changé la pompe de reprise en espérant résoudre les ratés de la veille.
Et contre toute attente, le départ se passe sans problème ! Cette fois, c’est même la Lola qui avait fini juste devant moi le samedi qui ratatouille et n’accélère pas. Je crois rêver !
Je me retrouve donc rapidement derrière Mike Fry, 1er Pinto et qui a terminé sur la troisième marche du podium la veille. Il est aussi mon seul rival au niveau du championnat ‘Enduro’. On passe la course à se suivre, l’écart entre nous fait le yo-yo mais je n’arrive pas à me rapprocher suffisamment pour tenter quoi que ce soit.
Peu après la mi-course le safety car sort le temps de dégager une voiture en panne, et ce n’est pas pour me déplaire : les températures moteur sont déjà fort hautes et on sent que les pneus ont du mal sur la piste surchauffée. J’essaie de la jouer ‘sioux’ au re-départ en gardant mes distances et en essayant de me lancer de loin, mais je me plante complètement et je passe la ligne 2-3s derrière lui au lieu d’être dans sa boite de vitesse…
Il reste 2-3 tours et je me dis que c’est foutu, mais j’essaie quand même de garder la pression au cas où.
Et là, en arrivant dans la chicane Dunlop au début du dernier tour, je vois Mike se louper, partir en dérapage et perdre toute sa vitesse. Le dernier tour va être intéressant ! On ressort de la chicane l’un derrière l’autre, le virage suivant est un long droit et pas moyen d’essayer de faire le freinage. On arrive après sur le gauche où je m’étais loupé la veille, il reste bien à l’intérieur en entrée, et je retente l’extérieur. Et cette fois, ça passe !
Je suis devant. Il me reste un demi-tour à faire. On a tous les deux des pneus à l’agonie. Il faut ‘juste’ ne pas faire d’erreur. Je sur-conduis un peu, je sors à la ramasse des deux derniers virages, mais je reste devant : 1er Pinto SRCC, je monte sur le podium !!!
Je dois bien avouer que monter sur le podium du Mans est quelque chose d’assez spécial, même si les tribunes sont complètement désertes en ce dimanche soir. Et surtout, avoir la petite famille en bas pour partager ce moment, c’est tout simplement génial.
Donc voilà, je repars du Mans avec 1 petit point d'avance sur Mike Fry avant la dernière épreuve... Qui a déjà eu lieu ceci-dit, mais je suis en retard pour mes comptes rendus!